Fiche 9 : Dénotation et connotations

«Ce n'est pas avec des idées qu'on fait un poème, disait Mallarmé, c'est avec des mots». Ce constat d'évidence que rappelle la primauté de ces constituants fondamentaux de la langue mérite d'être souli­gné.

1.  Les mots et leurs constituants

Rappelons qu'un mot s'analyse :

 

-   à l'oral. en fonction des sons qui le constituent, ou phonèmes,

-   à l'écrit, en fonction des lettres qui le transcrivent, ou graphèmes,

-   pour l'esprit, en fonction des significations dont il est porteur, ou sèmes.

2 Les mots et leur orthographe

Rappelons encore que l'orthographe répond à plusieurs néces­sités.


Elle peut avoir une fonction :

 

- d'indice étymologique en suggérant, au candidat lettré, l'origine et même la signification du terme.


ex. : /'énarchie (le pouvoir des énarques)

                     ena/archie = pouvoir

 

-     d'indice morphologique en différenciant des formes homonymes.


ex. : - avant qu'il ait été président ( passé du subjonctif du verbe être)


          - il est président depuis hier ( présent de l'indicatif du verbe être)

 

-        d'indice syntaxique en précisant les relations des mots entre eux.


ex. : les enfants que j'ai vus jouer dans la cour de l'école.


la pièce que j'ai vu jouer au théâtre.


(Règle : le participe passé employé avec avoir et suivi d'un infinitif ne s'accorde avec le COD placé avant que si ce COD fait l'action exprimée par l'infinitif).

      -    d'indice sémantique donnant le sens du mot

  ex.: ce chanteur a repris une vieille ballade (chanson).

         j'ai fait une balade (promenade) avec un vieil ami.

 

L'orthographe de base se doit donc d'être maîtrisée dans votre rédaction, cela va sans dire dans des épreuves de français (sachant que vos fautes – trop nombreuses – seront pénalisées). Et l'on pourra, éventuellement, vous demander de commenter l'orthographe d'usage d'une série de termes ou l'orthographe d'accord de telle série de participes lorsque ces éléments éclaireront la compréhension du texte.

 Pensez à nous contcter ain d'avoir au site spécialisé : ORTHOsite

3. Les mots et leurs semblables 

Rappelons ensuite que les mots ont une famille et parfois des cousins éloignés avec lesquels il ne faut pas les confondre. En particulier :

 

·            les synonymes qui, s'ils ont en gros le même sens, n'ont pas toujours les mêmes connotations : ex.: les valeurs d'emploi de noir, black, nègre ne sont pas les mêmes.

 

·            les homonymes qui se prononcent de la même façon et n'ont pas le même sens : ex.: la chair est faible

              -  il m'était très cher

              -  elle a fait bonne chère*

              - ils ont mangé de la chair humaine.

 

•     les paronymes ou presque homonymes (appelés souvent faux-amis) ex.: il rédigea son épitaphe*

              il mit ces mots en épigraphe*

 

·   les antonymes ou mots de sens opposés ex. : le bien et le mal sont des antonymes. Ils constituent, selon la philosophie manichéenne*, une antinomie*

 

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4 Les mots et leur sens

Rappelons enfin que les mots ont un sens et le plus souvent ils en ont même plusieurs (ce qui constitue la richesse et la difficulté d'une langue). Si le mot n'a qu'un sens il est dit monosémique (ex. noms scientifiques la mononucléose'*) ; s'il en a plusieurs, il est dit polysémique.

Ajoutons encore les distinctions suivantes :


champ lexical/sémantique


·    champ lexical : tous les termes se rapportent à une même notion ex.: le champ lexical de la mer

la vague, l' écume, la marée, la grène...

 

·   champ sémantique : tous les sens (ou acceptions) d'un terme ex.: le bleu du ciel

les bleus sont arrivés à la caserne

le bleu que j'ai au bras

mon bleu de travail est sali

servez-moi une truite au bleu.


5. L'analyse lexicale

dénotation/connotation


·  dénotation —> sens propre ; vieux = âgé

·  connotation --* sens figuré, associé ou imagé

ex. connotation péjorative : le retour des vieux connotation méliorative : les vieux de la vieille connotation symbolique : le vieux Paris

5 Les mots dans tous leurs états

 

Enfin, les mots jouent entre eux. Ou pour le moins les auteurs utilisent toutes les possibilités de mani­pulation à des fins démonstratives et (ou) esthétiques du langage.

 

Soyez-y sensibles en fréquentant cet instrument aussi utile que pratique qu'est le dictionnaire, en le consultant chaque fois que vous avez un doute sur la signification de tel ou tel terme, sur le sens de tel ou tel libellé.

 

ex. : la tragédie... de Racine est-elle une tragédie de la passion ou de la fatalité ?

 

Il faut en ce cas s'interroger sur le sens de fatalité et de passion. Et l'on découvre en ce cas que pas­sion a deux acceptions :

 

- le sens traditionnel de sentiment irrésistible (la passion de Phèdre pour Hippolyte).

- le sens originel de souffrance (la passion du Christ)

 

 

Et ces deux acceptions ne sont pas contradictoires !