Sectes

La secte représente une communauté fermée, regroupant des adeptes partageant une croyance en un être ou une force supérieure. En 2003, un rapport parlementaire évaluait à 180 000 le nombre des adeptes des « 172 organisations-mères » que compte la France.

 

 

La secte ne diffère pas d’une véritable religion : elle satisfait aux deux critères que requiert cette notion :

bullet La foi
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L’insertion de l’individu dans une communauté de croyants

 

Pourtant, on peut écarter ces considérations et estimer que la secte est un groupe reconnaissable par sa dangerosité :

 

bullet rupture avec l’environnement familial et amical
bullet enfermement psychique
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manipulation financière et morale

 

Est-il opportun de créer une législation spécifique sur les sectes alors que la liberté de conscience est un des piliers de la démocratie française ?

 

Un phénomène en expansion

 

Avec l’effondrement des grandes idéologies, l’effritement du tissu familial et social, la crise des valeurs et le déclin des religions historiques, les croyances de substitution que proposent les sectes connaissent un succès croissant auprès d’une population en plein désarroi. Le phénomène touche tous les pays. Les adeptes se recrutent plus couramment dans les classes moyennes et aisées, soucieuses de « perfectionnement individuel » et vulnérables par leur certitude de n’être pas manipulables. Enfin, les sectes s’intéressent surtout à un public solvable.

 

Réprimer ou tolérer ?

 

Le respect de la liberté de conscience interdit toute action répressive de caractère général. En effet, le petit nombre des adeptes, l’extravagance des doctrines et des pratiques ne peuvent suffire à fonder une interdiction pure et simple. Mais beaucoup de sectes ont en commun des pratiques frauduleuses et dangereuses qui, elles, doivent être distinguées de l’inoffensive excentricité et entraîner une sanction.

 

Quelques traits communs aux sectes

 

Elles sont en général dirigées par un leader mégalomane et charismatique, qui exerce sur ses adeptes un pouvoir absolu, financier, affectif, voire sexuel. Elles fonctionnent sur un mode totalitaire et se fondent sur des raisonnements simplistes.. elles utilisent la privation de sommeil et de nourriture, l’isolement et la rupture de toute relation pour mieux aliéner leurs membres.

 

Comment lutter contre les sectes ?

 

Faut-il créer un délit de manipulation mentale ou faut-il s’en tenir à la législation existante qui réprime l’escroquerie, l’abus de vulnérabilité ou l’exercice illégal de la médecine, en en faisant une application plus rigoureuse ? quelle que soit la solution adoptée, il est urgent de mettre en œuvre une politique de prévention en développant un important effort d’information sur la nature, l’évolution des sectes et les dangers que certaines peuvent représenter.

 

La secte des « Habits blancs » qui inquiète le Japon

 

Ils portent des blouses blanches, des voiles de religieuse sur le crâne et des masques chirurgicaux tout aussi immaculés sur le visage. Ces hommes et ces femmes sont les nouveaux « parias » du Japon. Membres d’une mystérieuse secte dénommée Pana Wave Laboratory, jusqu’à présent aussi inoffensifs qu’allumés, ils se protègent par leur accoutrement des ondes électromagnétiques que manipuleraient des « éléments communistes ».

 

Ils pérégrinent à travers le Japon central en minibus blancs aux vitres tapissées d’affichettes à l’emblème de la secte. Ils bivouaquent le long des routes, enveloppant les arbres, les haies ou les poteaux électriques de longues étoffes de coton blanc constituant un cocon censé les protéger des ondes « maléfiques ».  Dans l’un des véhicules vit le gourou, une femme de 69 ans, Hiriko Chino, qui serait atteinte d’un cancer à un stade avancé. Elle a fondé la secte en 1977.a en croire ses adeptes, sa mort plongera le monde dans le chaos. Et un cataclysme planétaire provoqué par l’inversion des champs magnétiques des pôles nord et sud est imminent. Depuis deux semaines, le convoi des « habits blancs » erre à petit vitesse sur les routes sous la surveillance de 300 policiers et d’une meute de télévisions. Sur son passage, certains villages se barricadent ou refusent que la caravane s’y arrête.

 

Jusqu’alors personne n’avait entendu parler de Pana Wave Laboratory. Des déclarations alarmistes de la police et la couverture médiatique en ont vite fait un épigone d’Aum Shinri Kyo, la secte responsable en mars 1995 d’un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo qui fit 12 morts et des milliers d’intoxiqués. Mais, les « habits blancs », sauf à prédire l’apocalypse, n’ont pour l’heure rien de commun avec Aum.

 

Le comportement bizarre de Pana Wave Laboratory a néanmoins provoqué une véritable psychose. Certains journaux et des hommes politiques mettent en garde contre la violation de la présomption d’innocence à laquelle se livre la police en harcelant la secte et en risquant d’acculer ses adeptes à des actes désespérés. Mais la police, qui pendant des années fit preuve d’une coupable négligence à l’égard d’Aum, ne veut pas qu’on lui reproche un jour le même laxisme. Et les allumés en blanc en font les frais.