Révolte

La révolte est une opposition violente à une autorité. La révolte existe donc à partir du moment où un individu ou un groupe choisit de réagir brutalement en bravant les valeurs qui lui sont imposées, parce qu’il ne peut plus supporter un ordre qui lui apparaît comme trop mutilant.

 

 

La révolte peut être individuelle ou collective. Dans les deux cas se pose la question de son aboutissement : par définition destructrice, cette force est-elle ou non capable d’atteindre son but par la construction d’un ordre nouveau ?

 

 

Valeur de la révolte individuelle

 

Elle est généralement vouée à l’échec. L’ordre et les valeurs sont toujours défendus par une collectivité, contre laquelle un seul être n’a guère les moyens de lutter. Le risque couru par l’individu est alors celui d’une évolution vers l’autodestruction, comme le montre le comportement de certains drogués dans notre société.

 

La révolte peut cependant constituer , dans l’évolution d’un personnalité, un moment nécessaire de contestation qui permettra ensuite de devenir autre par un choix plus libre de ce qui est accepté et refusé. Dans un certain nombre de situations, la révolte adolescente peut s’interpréter de cette façon.

 

Révolte et révolution

 

Les révoltes collectives sont souvent considérées comme stériles et on cherche traditionnellement à le démontrer en opposant révolte et révolution. La révolte est l’affaire d’un groupe qui défend des intérêts n’allant pas dans le sens de l’histoire, parce que ce sont des aspirations rétrogrades ou au contraire trop en avance sur l’histoire. La révolution au contraire a des chances de réussite parce qu’elle cristallise de nombreuses raisons de transformer uns société sclérosée à un moment où cette transformation est virtuellement possible : elle peut permettre alors l’émergence d’un nouvel ordre politique te moral, alors que la révolte ne le permet jamais. Au moment de la prise de la Bastille, à Louis XVI qui lui demandait : « C’est une révolte ? », le duc de La Rochefoucauld-Liancourt répondit : « Non, Sire, c’est une révolution. ». C’était effectivement la fin de l’ancien régime.

 

Valeur de la révolte collective

 

On peut regretter que la comparaison entre révolte et révolution, constante depuis la fin du 18ème siècle, ôte toute valeur constructive à la révolte, en la présentant comme une tentative maladroite, anachronique, sans lendemain. S’il est vrai que la révolte ne peut être le moteur de l’histoire, elle possède la force d’un révélateur : là où la révolte éclate, c’est l’indication que se posent des problèmes sur lesquels il est impossible de ne pas se pencher. Si la révolte n’est pas prise en considération, elle renaîtra et se répandra tôt ou tard. Elle est le signe qu’il devient impossible, à court ou à long terme, de faire perdurer l’ordre qu’elle conteste.