Religion

Extérieurement, une religion se définit par un ensemble de dogmes et de rites imposés aux croyants. L’étymologie latine renvoie à la fois à un lien avec la divinité (« religare »), et à un culte (« religere »). Trois grandes religions monothéistes concernent la France : le christianisme, l’islam, le judaïsme.

 

 

L’existence des religions pose de nombreux problèmes. Existe-t-il des vérités religieuses ? La religion et la science sont-elles compatibles ? L’omnipotence de Dieu n’annihile-t-elle pas la liberté humaine ? Et si les religions étaient des illusions, des idéologies au service du pouvoir temporel ?

 

 

La religion comme institution

 

Les grandes religions monothéistes sont socialement enracinées . une hiérarchie ecclésiastique impose de dogmes, des rites, des devoirs. Fondées sur les textes « sacrés », elles inculquent, imposent un système de valeurs et favorisent la conservation et la cohésion sociales. Le permis et le défendu, le sacré et le profane, les tabous et les perspectives eschatologiques (enfer ou paradis, jugement dernier, etc.) sont nettement définis : à l’homme de choisir les voies du bien, donc du salut !

 

La critique des religions

 

Les détracteurs des religions leur reprochent de nourrir le fanatisme : pour imposer une soi-disant Vérité, on tue et on torture allègrement pendant les Croisades, les guerres de religion, la période de l’Inquisition. De nos jours, les intégristes ne sont pas en reste ! on sait aussi que les églises constituées ont souvent cautionné les pires dictatures. Un esprit rationaliste n’admet pas la révélation sans preuve, ni l’esprit d’autorité qui impose le silence à la pensée libre : seule la science devrait apporter des réponses aux questions sur l’univers, la vie, la mort.

 

Trois détracteurs célèbres

 

Pour Feuerbach, auteur de l’Essence du christianisme en 1843, c’est l’homme qui a créé Dieu à son image ! Ce mécanisme de projection psychique a conduit à l’aliénation ;homme qui se soumet à ce démiurge fait de ses rêves et de ses espoirs. Reprenant cette thèse, Marx souligne que la religion symbolise à la fois la détresse (réelle de l’homme et sa protestation contre cette détresse : elle est « le soupir de la créature opprimée » et « l’opium du peuple ») : elle le soulage, mais elle l’endort ! Enfin, Freud a vu dans la religion une illusion née de la détresse infantile : le besoin qu’ont l’enfant puis l’homme d’être protégés explique l’invention d’un Père Tout-puissant !

 

Religion et foi

 

Les critiques précédentes ignorent l’existence de la foi personnelle, qui, au-delà de la religion statique, fait accéder à une religion dynamique dont l’amour est le fondement. Dans l’intimité de la réflexion, la foi « ne se prouve pas, mais s’éprouve » et c’est par une intuition d’essence mystique que le croyant découvre le sens de sa vie terrestre et de sa mort, sur la voie de la transcendance. Cette foi est incompatible avec un engagement social, politique ou moral.