Langage

Le langage humain est la faculté d’émettre des signes vocaux articulés pour communiquer. Innée, cette faculté s’inscrit dans la mémoire génétique de l’espèce. Elle se révèle dans les langues, dont l’acquisition est culturelle.

 

 

Quand et comment, dans l’évolution, le langage est-il apparu ? Quelle était la nature de ce langage premier ? Comment un langage à double articulation a-t-il pu naître ? Ces questions intéressent l’anthropologue, le linguiste, le psychologue et, bien entendu, tout homme passionné par les origines !

 


Le langage ou la mort


Les Australopithèques, puis Homo Habilis durent s’adapter pour survivre, et à la pression sélective répondirent ces mutations nécessaires :

 

-          station verticale

-          libération des mains

-          développement du néo-cortex

-          aptitudes au langage et à la socialisation

 

les galets travaillés (pebble culture), les premiers outils attestent du développement cérébral et, certainement, des premières formes de langage : ces hominidés combinent déjà la représentation d’un but (chasser) et celle d’un moyen (l’arme). La chasse, opération collective, impliquait un call-system, c’est-à-dire un système de signes utilisés dans l’action.

 

Le langage affectif


L’homme est doté d’un langage affectif lié à une situation émotionnelle (faim, peur, joie, désir amoureux). Le nouveau-né et l’enfant l’utilisent spontanément. Ces signes sont universels.

 

Genèse du langage abstrait


Selon Leroy-Gourhan, le langage abstrait des premiers hommes aurait été d’emblée phonique, comme le montrerait la configuration de leur cerveau où les aires du langage sont développées. Pour d’autres chercheurs, un langage gestuel composé de chérèmes, signes optiques,  aurait précédé le langage acoustique.  Mais les gestes ne sont perceptibles ni la nuit, ni le jour quand la distance est grande ou qu’un écran naturel empêche la vision. Ainsi, un système de phonèmes lallés (répétés) ou combinés entre signes monosyllabiques aurait été ensuite associé aux signes optiques. Dans une troisième étape, la prépondérance aurait été accordée à ces derniers.

 

La double articulation


Le passage progressif de monosyllabes à des mots plus complexe a pu se faire au paléolithique inférieur, avec Homo Erectus  (entre – 1 500 000 et – 20 000 ans). La capacité crânienne est doublée et une série d’écrans pour la colonne d’air s’est constituée. Les outils sont de plus en plus régulièrement façonnés. Il faut attendre Homo Sapiens pour que le langage au sens moderne s’inscrive dans le code génétique, avec les possibilités inouïes qu’offre la double articulation :

-          tout énoncé est découpable en unités de sens, de la phrase au signe (1ère articulation)

-          chaque signe est découpable en unités insécables de son, les phonèmes (2ème articulation)

      -    36 phonèmes suffisent pour constituer la langue française !