Image

Une image est la représentation d’un objet sur un support : pierre, bois, papier, verre, pellicule, écran, etc. Au sens abstrait, c’est une représentation mentale qu’on se fait d’une chose ou de quelqu’un.

 

 

Formidable outil de communication, l’image peut-elle réduire l’écrit à peu de chose ? Faut-il la condamner ou faut-il prendre acte de son pouvoir et chercher à éduquer notre regard ? L’image est-elle le reflet de la réalité ou une réalité reconstruite ?

 

 

Image et illusion

 

Dans une image, le message est analogique puisqu’il ressemble à l’objet réel et qu’il ne peut être décodé si on ne connaît pas l’objet représenté. C’est ce qui crée l’illusion de  la vérité et conduit à occulter le fait que l’image est une re-présentation, vraisemblable plutôt que vraie, et non la chose elle-même. On oublie volontiers que l’image est un objet de substitution dans lequel intervient une part de fiction due aux effets de couleur et de luminosité, au cadrage, à la mise en scène et au montage. La télévision exploite au maximum l’analogie entre le réel et les images puisque ce qu’on voit, bouge et vit en même temps dans le direct.

 

Image et émotions

 

Cette naïveté devant l’image s’explique par son syncrétisme qui est aussi sa force. La façon dont on reçoit l’image, sans analyse, de manière immédiate, globale, conduit à l’utiliser dans la publicité, la presse ou le cinéma pour sa capacité à créer des chocs, en même temps qu’un message ramassé, très synthétique. On lui reproche donc ses excès, surtout quand la télévision diffuse des images impressionnantes pour conquérir de l’audience, images aussi violentes qu’éphémères. Mais certaines pèsent sur l’histoire.

 

Image et pensée

 

L’abondance et la force des images peuvent conduire à l’hégémonie de l’émotion aux dépens de la connaissance et de la réflexion. Il y a là un risque. Certes des images représentent le ghetto de Varsovie ou la guerre d’Espagne, mais elles ne les expliquent pas. L’image est une réduction de la réalité. Purement factuelle et émotive, elle n’a pas les capacités du langage qui peut articuler, nier, généraliser.

 

L’éducation du regard

 

Avec le développement de l’image de synthèse, des problèmes nouveaux apparaissent. L’effet d’illusion se double d’un risque de manipulation puisque, grâce à l’électronique, l’homme retrouve la liberté ludique du dessinateur, avec l’illusion du réel en plus. Ainsi le fantasme se donne pour la réalité. C’est pourquoi il faut être attentif aux risques de dérapage et apprendre au public à démystifier l’image.

 

Le contrôle de l’image

 

Le voyeurisme informationnel a dépouillé la guerre du Viet Nam de son aura épique. La leçon a été retenue. En cherchant à contrôler l’image ou à l’utiliser simplement à leur profit, les pouvoirs montrent qu’ils sont obligés de composer avec sa force. Le problème s’est d’ailleurs clairement posé lors de la guerre contre l’Irak en 2003.