Ecole

Sous la troisième République, les lois dites de « Jules Ferry » (1882 à 1886) puis celle de 1905 sur la séparation de l’église et de l’Etat ont constitué le fondement du système scolaire français. L’école (en fait l’enseignement)  devenait obligatoire, gratuite et laïque. Les nombreuses réformes qui se sont succédé depuis cette époque ont retenu ces notions de base.

 

 

L’école a-t-elle vraiment émancipé les masses ? Et peut-on affirmer qu’elle lutte contre les inégalités sociales ? Questions classiques !

 


Au temps de la communale


« L’instruction, c’est la lumière ! ». Cette phrase de Jules Ferry résume son projet éducatif, contre l’obscurantisme, les « hussards de la République », c’est-à-dire les instituteurs formés dans les écoles normales, sont chargés d’apprendre à lire, à écrire et à compter aux enfants des écoles communales. Ils doivent aussi assurer une formation morale et civique et faire pratiquer la gymnastique. La laïcité faisant de la religion un domaine privé, l’enseignement religieux est dispensé hors du temps scolaire.

 

L’école élémentaire moderne


Dans les écoles maternelles et élémentaires, les enseignants, sortis des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) appliquent des programmes axés sur les apprentissages fondamentaux (lire, écrire, compter, comprendre). Ils ouvrent aussi l’univers des élèves à d’autres domaines : la sécurité routière, la nutrition, la prévention contre la drogue, le tabac, le Sida, la connaissance de l’informatique.

 

Problèmes actuels  de l’école


La crise économique et sociale a des répercussions sur l’école, notamment au stade de l’enseignement supérieur et de ses liens avec le monde du travail. Dans ce domaine, les IUT Instituts Universitaires de Technologie) et les sections de TS (Techniciens supérieurs) sont un exemple de réussite. La démocratisation de l’école a ouvert les portes du secondaire, du professionnel et du technique aux enfants de familles qui accèdent souvent pour la première fois à des études longues. Toutefois, comme Bourdieu et Passeron l’ont montré dans leur ouvrage « Les Héritiers », les élites se reproduisent et l’on est souvent polytechnicien normalien, énarque (ENA) de père en fils. La discrimination perdure aussi parfois dans le choix du lycée.

 

Ces problèmes cruciaux ont rendu moins présent le débat entre enseignement public et enseignement privé. Ce dernier compte 17 % des effectifs scolarisés en France dans les premier et second degrés. Depuis la loi Debré de 1959, l’état prend en charge le traitement des enseignants des établissements sous- contrat, s’accordant donc ainsi un droit de regard sur leur enseignement.

 

Le ministre Luc Ferry propose, en mai 2003, de revoir la loi sur le « collège unique » en le transformant  en « collège pour tous », ce qui ne signifie pas qu’il y aura un programme unique, mais qu’il y aura un programme adapté aux besoins et à la demande des élèves, ce qui ouvre une nouvelle voie aux filières dites courtes qui mènent rapidement à un métier. A l’heure où ce cours est rédigé de nombreuses manifestations de professeurs sont lancées contre ce projet, jugé par certains trop élitiste.

 

Les mutations en cours


L’obligation de proposer un projet d’établissement incite l’école à user de cette autonomie nouvelle pour s’adapter à son public. Sa recherche d’une meilleure insertion dans l’économie, ses nouveaux objectifs d’animation et de communication pour éduquer à la citoyenneté rapprochent l’école de la société réelle et complètent sa mission d’enseignement.

 

Les grandes interrogations


Toute réflexion sur l’école pose trois problèmes de base :

 

·         Quel est l’objectif premier de l’école : apprendre un métier ou favoriser le développement personnel de l’enfant ?

·         Selon l’objectif choisi, quelles sont les matières qui doivent être enseignées en priorité : les matières dites générales ou les matières dites techniques ?

·        Face à un public scolaire de plus en plus diversifié quelles doivent être les méthodes d’enseignement, c’est-à-dire quelle pédagogie doit-on adopter ?