Art

Au sens étymologique, l’art est un ensemble de procédés au service d’un résultat pratique. Ainsi parle-t-on des « arts et métiers », des « arts ménagers ». Mais l’art désigne aussi depuis le 17ème siècle, la création d’objets esthétiquement valables.

 

 

Qui peut définir l’art et la beauté ? Et les différencier de la technique ou de l’utile ? La vérité, en art, est-elle la pure reproduction du modèle ? L’artiste est-il un homme vraiment libre ? Et la contemplation de l’oeuvre  d’art est-elle réservée à quelques initiés ou à une minorité de doués ?

 


Art et beauté


Les critères du Beau sont variables selon les lieux, les époques, les individus et il est difficile de le distinguer des autres valeurs. Une définition peut toutefois retenir les idées d’harmonie, d’admiration intuitive, de joie profonde, bien au-delà des simples sensations et des autres sentiments. Platon ne distinguait pas le Beau du Bien ; Aristote dotait l’art d’une fonction morale. L’utilisation de la section dorée (rapport idéal de 1,618) depuis l’Antiquité, la transposition en peinture et en architecture des intervalles musicaux montrent le lien Beauté / Harmonie / Divin. Pour Kant, est Beau ce qui procure une satisfaction indépendante de tout intérêt, ce qui plaît universellement sans explication, ce qui porte en soi sa propre fin.

 

Art et vérité


Dans la lignée d’Aristote, le sens commun conçoit l’art comme imitation de la nature : cette  « mimésis », cette esthétique réaliste seraient sa vérité. Selon Platon, l’artiste, messager de l’Idée, doit par l’œuvre en éveiller la nostalgie : ce sera l’esthétique idéaliste de la Renaissance et du classicisme. Hegel, au contraire, condamne l’imitation, « répétition superflue » : la nature a forcément fait mieux ! tout en empruntant ses matériaux et ses formes à l’univers, l’artiste doit œuvrer en nouveau démiurge ; son œuvre sera la manifestation sensible de l’Idée. C’est toute l’esthétique de l’art moderne, du romantisme au non-figuratif.

 

Conditions de la création


Aucune œuvre ne peut échapper totalement à la géographie (matériaux, paysages, etc.), au contexte culturel, aux idéologies et aux codes. Mais, sublimant ses pulsions, transcendant ses sensations et ses émois, dominant sa technique, l’artiste véritable est « créatif », il « désautomatise » la vision, il crée des « effets d’étrangeté », il brave tous les déterminismes. L’art, c’est la liberté !

 

La contemplation esthétique


De Kant à Bergson, plusieurs philosophes ont voulu y voir une communication immédiate, intuitive hors de toute explication. D’autres parlent de don . Ne peut-on admettre la nécessité d’une éducation esthétique ?  C’est la tâche que se donne l’esthétique « d’en bas ». Elle entend informer, initier, expliquer, traquer les clichés, éveiller le sens critique et la sensibilité. Fort heureusement, elle ne peut restituer le moment ineffable de la création.